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La cathédrale de Rouen plein soleil (1894,
Huile sur toile, 110*73cm, Paris, Musée d'Orsay)
Pour peindre la série des cathédrales,
Monet s'installe dans un appartement en face de la cathédrale
à Rouen. Il reprendra toujours le même motif en se
déplaçant progressivement sur la droite pour étudier
les variations de la lumière sur la façade au fil
des heures. Il se placera d'abord dans deux appartements différents
puis se fixera dans un magasin ce qui lui permettra de représenter
le côté gauche de la façade, la tour St-Romain
et les maisons voisines.
Monet ne sera pas content du résultat et écrira
à Durand-Ruel : "...je suis absolument découragé
et mécontent de ce que j'ai fait ici (...), je ne veux
pas même déballer mes toiles, je ne veux les voir
que dans quelques temps".
Ce n'est pas l'architecture qui intéresse
le peintre mais les jeux d'ombres et de lumière sur la
matière que représente la cathédrale : construire
une étude de la lumière et de ses variations. Au
fur et à mesure, les toiles révèlent une
sensibilité de plus en plus vive aux changements atmosphériques.
Pissaro, qui aura le privilège de voir la totalité
des toiles sera étonné de l'originalité de
la recherche. Selon lui, c'est une vision d'ensemble qu'il faut
avoir du travail pour se rendre compte de ce qu'il a de fascinant.
Olivia Le Bail